L’enfance idyllique, merveilleuse, entourée d’amour et de bienveillance quelques chuchotements derrière des portes fermées mais rien qui n’inquiète, Louise vit pleinement l’amour d’enfance de Gil, cet Orphelin qui trouve sa place naturellement dans sa famille, Louise vit l’amour de la poésie, Louise vit tout simplement …et puis une étincelle et c’est la fin de l’enfance, le drame, des êtres aimés, l’affreux innommable qui va suivre d’un exil forcé par des soldats turc au peuple Arméniens. À ce génocide dont les quelques rescapés auront perdu à jamais ce qu’ils étaient.
« Mon arrière grand père a eu la tête coupée par les Turcs. Ils l’ont mise sur une pique et l’ont exhibé pendant une semaine »
✨Le Parfum de l’Exil ✨
De Ondine Khayat
Paru aux éditions Lilly Charleston.
Taline vient de perdre l’être qu’elle aime le plus au monde, sa grand mère, sa Nona, celle-ci, comme dernier cadeau, lui offre des carnets disséminés à des endroits chers, ses carnets sont l’histoire de la famille de Taline, l’histoire d’un exil qui a marquer à jamais… Et si les événements trop douloureux, brutaux, … Laissaient leurs empreintes sur les générations futures.
D’abord décontenancée par la plume très poétique du début du roman, je suis vite rentrée dans l’histoire, et je dois dire ne pas en être sortie indemne ! L’autrice nous emmène avec elle à la rencontre de Louise, enfant aimée, libre, arménienne, dans sa maison, son foyer, endroit enchanteur, magique. Louise qui vit de poésie et qui idolâtre son grand-père. Louise, qui, avec ses yeux d’enfant, ne voit pas ce qui se trame. L’horreur d’être chassée, tuée, violée, entraînée sur une marche forcée de plusieurs mois ou les faibles sont tué, où les forts sont tué, où les Arméniens ne valent rien, un génocide, celui du Peuple Arménien par les Turcs.
Louise va voir gravé dans sa chair cet Exil qui ne prendra jamais fin. Exil qui va la mettre à l’écart de sa vie, du bonheur et qui, des générations plus tard, continuera à marquer sa descendance, j’ai aimée ce rapport que fait l’autrice avec des événements forts marquants qui peuvent se transmettre comme un fardeau à travers les générations.
Cette plume, qui, au premier abord, me perdait, m’a finalement subjuguée et fait traverser mille émotions, de l’horreur, à l’indignation et les larmes, tellement ! Encore aujourd’hui, je pense avec émotion à cette tragédie, peu connu d’ailleurs, on n’en parle pas assez à mon sens.
Il est heureux que l’autrice ait décidé de nous rappeler ce pan historique qui a marqué et détruit tout un peuple .
Elle évoque également les liens destructeurs qui peuvent exister entre Mère/fille et cet amour maternel pas toujours innée et évident.
Cependant, je pense que il serait judicieux d’avertir le lecteur que certaines scènes peuvent être choquantes et dures à lire, ces passages sont d’ailleurs dénué de la poésie de l’autrice, elles sont cru, réelle, dur, mais essentielle, les décrire autrement aurait été trompé le lecteur et tromper les faits, mais elles doivent toute de même être signalées.
Bref un magnifique roman que je vous conseille réellement !